« En 2002, après 20 années de rupture avec la peinture, j’ai ressenti un besoin de peindre absolu !
Je suis d’abord repartie du bleu. Il y en a eu toute une série !
Puis le Sud-algérien, le Maroc, où j’ai passé tant d’années, ont eu une grosse influence sur mon travail. J’ai travaillé les ocres et les terres rouges. J’ai eu alors la sensation de revenir dans le courant contemporain. Ce voyage imaginaire est à la base du travail présenté au «Garage» dans cette première grande exposition personnelle. »
Après une vie professionnelle passionnante, consacrée à mes étudiants en Création de Mode, après une formation classique, à la base très "Cézanienne", après quatre années à fréquenter les ateliers de Viallat, Kermarec et Toni Grant où j'ai appris à "disséquer" la Peinture, aujourd'hui, je me sens une "débutante" marquée par les traces du passé, mais libérée!
Le travail que je fais aujourd'hui est le fruit de vingt ans de maturation. C'est un travail de femme-peintre!
Parce qu'il y a d'abord une vie de femme à remplir, les enfants qui arrivent et qui absorbent toute votre énergie, un métier très prenant, la vie qui se déroule avec ses mauvais coups, je n'étais plus en état de me consacrer entièrement à mon Art. J'ai préféré l'interrompre parce que je le vivais mal, j'en arrivais à culpabiliser... Pour moi, la Peinture c'est un engagement absolu.
Il est difficile de peindre uniquement de 8 h 30 à 12 heures, et de 14 heures à 17 h 30!
Il y a des moments où tout va bien, et puis il y a des moments de doute, qui paralysent tout. D'ailleurs, j'ai longtemps envié les hommes pour cette raison: ils sont plus simples!
Aujourd'hui, les choses ont changé... Je sais que je suis en mesure de donner le meilleur, parce que je me suis ré-approprié le temps.
Chantal CASEFONT